gravure, eau-forte, aquatinte, pointe sèche ...

 

Ce que j’aime c’est  son coté intime et personnel. Cette manière qu’on a de devoir la regarder de près, de devoir s’approcher pour y découvrir toute son infinie richesse : le velouté du trait de la pointe sèche, l’infini de l’aquatinte. Après plusieurs années de pratique, il m’arrive encore souvent en regardant une gravure inconnue de me demander comment l’intervention a été faite ? Comment le graveur a t il procédé ?


J’aime aussi sa technique, longue et fastidieuse. Les mains sales qu’il faut apprendre à maîtriser pour sortir enfin une épreuve immaculée de la presse. J’aime avoir l’air d’un mécano en bleu de travail,  dans son atelier plein de cambouis et de chimies odorantes.


En gravure, on apprend à voir là où les autres ne voient rien. Un noir pour un graveur se décline de plusieurs manières en fonction de son reflet, de son pigment de fond. L’un aura  des reflets bleus ou verts, l’autre sera noir noir. Ca dépend. Mais dans tous les cas il faudra y regarder de près.


Le papier aussi a toute son importance et fait l’objet d’un choix attentif. Au-delà de sa couleur, il faudra un papier encollé pour qu’il supporte d’être mouillé à cœur et que sous la pression de la presse il aille chercher l’encre dans les creux du métal. C’est le papier qui  mettra en valeur la partie encrée du travail.


J’ai choisi de présenter ici une série de gravures sur zinc, plexi, eaux-fortes, pointes sèches ou aquatintes de 2003 ainsi que quelques travaux de 2007. 


Ann Grossi, 2007